Des études de neuro-imagerie suggèrent qu’être rejeté, même par un étranger, s’apparente à une douleur physique.
Avez-vous déjà eu l’impression de ne plus vous reconnaître après une rupture amoureuse ?
Vous passiez votre temps à penser à votre ex-partenaire, à visiter son profil Facebook, à vous demander ce qui était allé de travers ? Des changements dans l’activité de votre cerveau pourraient être en cause.
Des études de neuro-imagerie suggèrent ainsi qu’être rejeté, même par un étranger, s’apparente à une douleur physique : un grand nombre de régions cérébrales communes s’activent dans les deux cas. Une équipe menée par David Hsu, de l’université du Michigan, a même montré que le cerveau répond à cette souffrance en relâchant des opioïdes, des antidouleurs naturels.
Pourquoi le cerveau peine à lâcher prise ?
Lors d’autres travaux, l’anthropologue Helen Fisher, de l’université Rutgers, à New York, a placé dans un appareil d’IRM fonctionnelle de courageux volontaires, qui ont dû regarder des photos de leur ex-partenaire. L’activité cérébrale était particulièrement intense dans plusieurs régions habituellement allumées par l’obtention d’une récompense et associées à la motivation, à l’addiction ou aux troubles obsessionnels compulsifs. Cela expliquerait en partie la difficulté à lâcher prise après la fin d’une relation amoureuse.
Le chagrin laisse aussi sa trace dans le cerveau. Une étude sur des femmes sortant d’une rupture a montré́ que lorsqu’elles pensent à leur ancien partenaire, leur activité cérébrale est caractéristique de sentiments de tristesse, de rumination et de dépression chronique. Parfois, la peine s’éternise. Une équipe allemande s’est penchée sur un petit groupe de personnes encore éprises de leur ex-partenaire six mois après la rupture. Leur cerveau s’activait également comme lors d’une dépression, avec une diminution de l’activité dans l’insula (derrière les tempes) et les cortex cingulaires antérieur et postérieur (à l’interface des deux hémisphères cérébraux).
Des ruptures parfois positives
Toutes les ruptures ne tournent cependant pas au chagrin obsessionnel et la portée de ces études est à relativiser. Les participants y sont priés de se focaliser plus que de coutume sur leur ex-partenaire. En outre, les chercheurs tendent à considérer ceux qui ont été quittés plutôt que ceux qui partent. Pour nombre de gens, la douleur de la séparation s’estompe avec le temps. La rupture se révèle même parfois positive, permettant de sortir d’une relation dysfonctionnelle. Et de retomber amoureux.
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